Maria Callas -- CARMEN (Bizet) Prelude and Habanera (1962)

L’amour est un oiseau rebelle
Que nul ne peut apprivoiser,
Et c’est bien in vain qu’on l’appelle
S’il lui convient de refuser.

Rien n’y fait, menace ou prière.
L’un parle bien, l’autre se tait.
Et c’est l’autre que je préfère.
Il n’a rien dit mais il me plait.

L’amour! L’amour! L’amour! L’amour!

L’amour est enfant de Bohême,
Il n’a jamais jamais connu de loi.
Si tou ne m’aimes pas, je t’aime.
Si je t’aime, prends garde à toi!

Si tou ne m’aimes pas, si tou ne m’aimes pas, je t’aime,
Mais si je t’aime, si je t’aime, prends garde à toi!

L’oiseau que tu croyais surprendere
Battit d’aile et s’envola.

L’amour est loin, tu peux l’attendre.
Tu ne l’attends pas, il est là.

Tout atour de toi, vite vite,
Il vient, s’en va, puis il revient.
Tu crois le tenir, il t’evite.
Tu crois l’eviter, il te tient.

L’amour! L’amour! L’amour! L’amour!

L’amour est enfant de Bohême,
Il n’a jamais jamais connu de loi.
Si tou ne m’aimes pas, je t’aime.
Si je t’aime, prends garde à toi!

Si tou ne m’aimes pas, si tou ne m’aimes pas, je t’aime,
Mais si je t’aime, si je t’aime, prends garde à toi!